Nos amis les animaux ou insectes ont la vie bien dure en ce moment : le chant du coq ou encore la mélodie des cigales semblent en effet déranger certains de nos compères.
Connaissez-vous l’histoire de Maurice ?
C’est une véritable affaire médiatique qui secoue depuis plus de deux ans la tranquillité de Saint-Pierre d’Oléron : Corinne Fesseau, une habitante de l’île d’Oléron est poursuivie en justice par un couple de voisins qui possède une résidence secondaire sur l’île, en raison de nuisances sonores dont se rendrait coupable chaque matin ce brave Maurice.
Les demandeurs, retraités qui habitent dans le Limousin, ont décidé en 2003 d’acquérir une maison dans un lotissement. Tout allait bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à ce que leur voisine décide d’installer Maurice « à trois mètres de leur chambre ».
Le procès initialement programmé le 6 juin dernier avait dû être reporté en raison de pièces du dossier manquantes. Celui-ci s’est finalement tenu le 4 juillet à Rochefort, en Charente- Maritime devant de nombreux soutiens de la propriétaire du coq.
En effet, alors que Maurice n’avait pu être présent à l’audience, de nombreux propriétaires de gallinacés avaient pu faire le voyage pour apporter leur soutien à Maurice, malheureux coq décrit comme « fragilisé et malade, qui chante beaucoup moins depuis le début de l’affaire » par sa maîtresse.
Les parties se déchirent sur la question de savoir si la zone concernée est une zone rurale ou une zone urbaine : l’avocat des plaignants soutient en effet que « ce n’est pas le procès de citadins bobs contre des ruraux, mais le procès des nuisances sonores ».
Les propriétaires de Maurice soutiennent pour leur défense que leur propriété est implantée dans une zone rurale, tandis que les plaignants voient dans l’île d’Oléron « une zone urbaine où les activités agricoles sont interdites ».
Aussi, selon l’avocat de la défense, le trouble dont se plaigne les voisins ne serait pas anormal : Pour lui les différents rapports rendus par des huissiers ne font pas état de bruits assourdissants.
Cette affaire a eu un retentissement jusqu’à l’étranger : le New York Times publiait en juin dernier un long article sur Maurice qu’il qualifiait de « plus célèbre des coqs français ».
En outre, la propriétaire de Maurice a récemment créé une association pour la défense des coqs de l’île d’Oléron.
Ce procès est donc symbole de l’opposition monde rural / monde urbain que l’on croyait enterrée.
Quoi qu’il en soit, les propriétaires du coq peuvent compter sur le soutien du maire de Gajac, lequel a publié une lettre ouverte afin de défendre les bruits de la campagne.
L’opinion publique reste elle aussi massivement derrière Maurice, puisque qu’une pétition pour le sauver a réuni semble –t- il plus de 120 000 signatures.
Il faudra attendre le 5 septembre 2019, date à laquelle l’affaire a été mise en délibérée afin de savoir si Maurice aura encore le droit de chanter le matin.